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Questions sur la réincarnation- 2e partie

Question :

Mais si mon flot de conscience est différent du vôtre, les flots de conscience de deux incarnations successives d’un maître spirituel ne sont-ils pas deux flots d’être distincts ? Si c’est le cas, comment expliquer que l’un soit considéré comme la continuation de l’autre?

Réponse : On peut parler à juste titre du Gange à sa source et du Gange à Bénarès, car il s’agit du même continuum. Cela n’implique par pour autant qu’il existe une entité ‟Gange” autonome, qui sorte la tête de temps à la surface de l’eau pour proclamer « c’est moi le Gange ». Il y a donc bien un continuum, mais pas d’entité distincte.

L’histoire du Gange, avec ses diverses caractéristiques sans cesse changeantes, est différence de celle de la Seine. Cette différence justifie de lui associer un concept et un nom. Il en va de même de la notion de ‟personne”, qui reflète l’histoire de notre flot de conscience. Le ‟moi” existe bien, mais uniquement en tant que désignation conceptuelle qui permet de relier entre eux un ensemble de phénomènes.

Question :

Si nous ne sommes jamais les mêmes, à quoi sert d’entrainer notre esprit en vue d’atteindre le nirvana ? Si l’esprit est un flot sans cesse changeant, peut-on espérer améliorer ce flot de manière durable ? Si tout change à chaque instant, comment espérer progresser sur le chemin spirituel ?

Réponse :

A quoi sert l’entrainement de l’esprit ? Vous souffrez n’est-ce pas ? L’expérience de la souffrance n’est jamais désirable, ni maintenant ni plus tard. Il est donc légitime de tenter de l’éliminer. Si vous verser un puissant poison en amont d’une rivière vous pouvez être certain que son cours sera empoisonné cent kilomètres en aval. Si vous neutralisez ce poison, l’eau sera pure à nouveau. Cela fait une différence indéniable ?

C’est précisément parce que tout est impermanent que le changement et la transformation est possible, un changement qui nous conduira de l’ignorance à la connaissance, de la souffrance à la liberté de la souffrance (le nirvana). Si le moi était une entité autonome et permanente, aucune transformation ne serait possible.