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De la compétition à la coopération – 2

Je suis de plus en plus convaincu que l’altruisme n’est pas un luxe, qu’il n’est pas seulement un noble sentiment que l’on peut se permettre de mettre en application quand tout va bien ; l’altruisme est devenu une nécessité. C’est en ayant davantage de considération pour autrui que nous pourrons résoudre les défis contemporains liés au court terme de l’économie, au moyen terme de la qualité de vie et au long terme de l’environnement.

Il faut donner préférence à la coopération plutôt qu’à la compétition. C’est pour cette raison que les altruistes doivent notamment s’allier car ils auront ainsi un avantage sur les égoïstes qui se disputeront toujours entre eux. Il n’est pas concevable que tout le monde devienne altruiste. Mais il faut que les altruistes façonnent les règles du jeu de sorte que les égoïstes trouvent leur intérêt à se comporter comme s’ils étaient altruistes, pour le bien commun. Il doit donc y avoir une régulation éclairée du système économique et non un laisser-faire, comme le réclament les individualistes.

Une société dont les membres ne coopèrent pas les uns avec les autres ne peut que péricliter. On ne peut pas indéfiniment instrumentaliser les autres comme des objets. Une société qui serait entièrement fondée sur le profit perdrait totalement sa dimension humaine. Il faut aussi ouvrir les yeux sur l’instrumentalisation des animaux qui ne sont plus considérés comme des êtres vivants mais comme des produits agricoles, des machines à viande. Avec l’élevage industriel, nous touchons à un manque d’humanité total. Un milliard et demi d’animaux sont tués rien qu’en France annuellement dans les conditions terribles. Leur courte vie n’est qu’un processus interminable de mort et n’est faite que souffrances. Regardez le remarquable documentaire intitulé Terriens*, qui montre clairement la façon dont nous traitons les animaux. Est-il encore possible de rester les yeux fermés ? Un jour peut-être, la vision futuriste de Wells deviendra-t-elle une réalité : « Pas de viande sur la planète ronde d’Utopie. Dans le temps, il y en avait. Mais aujourd’hui nous ne supportons plus l’idée d’abattoir… Je me souviens encore de ma joie, alors que j’étais enfant, à la fermeture du dernier abattoir. »

* Terriens est la version française du documentaire Earthlings, réalisé par Shaun Monson, disponible sur l’Internet avec des sous-titres français sur le site www.earthlings.com

Voir également les ouvrages suivants : Jonathan Foer, Faut-il manger les animaux ? , Editions de l’Olivier, 2011 ; Jean-Baptiste Jeangène Villmer, Ethique Animale, PUF, 2011 ; Marcela Iacub, Confessions d’une mangeuse de viande, Fayard 2011.