
Hervé restera dans nos cœurs comme un ami fidèle et cher, un homme de vision, un mentor attentif, un éditeur capable de mener à bien des projets ambitieux tout en gardant un regard bienveillant et précis sur le travail des photographes. Il offrait toujours des conseils justes, en parfaite harmonie avec la vision de l’auteur. Son jugement mêlait l’expertise d’une vie consacrée à l’édition à une spontanéité sincère face aux images qu’on lui présentait.
Dès notre première rencontre à Visa pour l’Image, grâce à notre ami Yann Arthus-Bertrand, Hervé a accueilli avec enthousiasme le projet Himalaya Bouddhiste qu’Olivier Föllmi et moi lui proposions. Bien d’autres livres suivirent. Un jout notamment, je lui ai montré, dans les locaux historiques de la Rue Christine, une centaine d’images prises depuis mon ermitage au Népal : des vues grandioses de l’Himalaya, une cigale aux couleurs vives, une vallée embrumée baignée de clair de lune… Je lui dis alors qu’après quelques retraites supplémentaires en ce lieu, j’aurais peut-être de quoi faire un livre. Il me répondit aussitôt : « C’est bon, nous avons ce qu’il faut. » C’est ainsi qu’est né Un Voyage Immobile.
Hervé savait accorder sa confiance aux auteurs, tout en les guidant d’une manière naturelle, comme une évidence. Il restera aussi dans les mémoires comme le fondateur, en France, d’une maison d’édition de référence dans le domaine de la photographie.
Mais pour moi, Hervé sera toujours avant tout un grand ami, un compagnon de pensée et de création, avec qui j’ai partagé, dans la complicité, des échanges riches sur toutes sortes de sujets.
Crédit photo : Matthieu Ricard. Gaurishankar (7134m) et la chaîne Himalayennes vue de Namo Buddha, Népal, avril 2020. Couverture d’Un voyage immobile.