Ma chère sœur Ève, un modèle de vie pour nous tous par sa manière de vivre sa maladie avec tant de courage, de dignité et d’amour, vient enfin de publier Éclats de vie, soixante poèmes qui ont surgi en son cœur comme des mouvements de danse : « Dance, écrit-elle, car le plus important n’est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d’être. »
Frappée à 44 ans de la maladie de Parkinson, elle va depuis « au jour le jour sur sa frêle embarcation, naviguant vers les îles du vivant. »
« Je laisse à la maladie ce qu’elle me prend et prends ce qu’elle me laisse : la vie »
« Plus tard, je veux être poète, » lui disait l’un des nombreux enfants dont elle s’est occupée avec tant d’attention aimante dans sa vie d’orthophoniste. Comme l’écrit Christian Bobin dans sa très belle préface : « Ce que votre texte a de précieux, c’est sa simplicité. C’est le grand naturel de ceux qui ne font pas du poème un métier, ni même un art ou une habitude : un souffle, plutôt une respiration dans la nuit suspendue. »
Compassion
Aime ton prochain comme toi-même
Mais commence par lui
Prier
Jette tes bras autour de la terre
Donne
Ne garde rien ne demande rien
La prière est en mouvement
Regarde
SDF
Sans Dévotion Fixe est le clochard du paradis
Je ne suis d’aucun et de tous les courants d’air
J’ai habité chaque pensée d’amour qui passait
En sautant de l’une à l’autre j’ai atteint le ciel
C’est si beau
Éclats de vie, Ève Ricard, préface de Christian Bobin. Éditions JouVence
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